L’élection de Joe Biden sera « un tournant » pour la lutte contre le réchauffement climatique, car Joe Biden s’est engagé à rejoindre l’accord de Paris sur le climat, dont les États-Unis sont officiellement sortis ce mercredi 4 novembre, au premier jour de sa présidence.
Avec la victoire de Joe Biden, les États-Unis devront officiellement notifier à l’ONU leur volonté de revenir dans l’accord de Paris.
« Il y a une coalition de plus en plus grande de pays en faveur d’une neutralité carbone d’ici la moitié du siècle », a relevé mercredi le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, en citant les engagements récents de la Corée du Sud et du Japon. « Notre soutien, notre croyance dans un accord de Paris appliqué activement reste inchangé », a-t-il ajouté.
Notifier l’ONU sera « la partie facile », confie à l’AFP Andrew Light, conseiller environnemental de l’ancien président démocrate Barack Obama, soulignant que la première puissance mondiale sera laissée « à l’écart des échanges » lorsque le Royaume-Uni accueillera le 12 décembre la conférence internationale sur le climat COP26.
L’un des objectifs de l’accord de Paris, signé en décembre 205 par 195 pays, est de contenir la hausse des températures à 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Et selon le chercheur néerlandais Niklas Höhne, membre du groupe Climate Action Tracker, « le plan climatique de Biden pourrait permettre à lui seul de réduire la hausse des températures de l’ordre de 0,1 °C ».
« La politique climatique internationale se jouera à quitte ou double sur cette élection », a-t-il estimé sur Twitter. « Chaque dixième de degré compte. »
Des défenseurs de l’environnement estiment que certains pays, comme l’Australie, l’Arabie saoudite ou le Brésil, ont profité de l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris pour revoir à la baisse leurs propres ambitions.
Et même si les États-Unis étaient amenés à reprendre rapidement le train en marche, leur crédibilité pourrait être remise en cause. Ils comptaient après tout parmi les architectes de l’accord de Kyoto, qu’ils n’ont finalement jamais ratifié.
D’où la nécessité, pour Andrew Light, d’engager une politique climatique suffisamment ambitieuse et durable pour qu’une future administration républicaine ne puisse pas faire machine arrière.
« Des études montrent que la question climatique dépasse auprès du grand public le clivage entre républicains et démocrates », avance l’ancien conseiller de Barack Obama.
Quelques signes laissent déjà augurer aux États-Unis, même si la route est encore longue, du ralentissement des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables.
Malgré les efforts de Donald Trump pour relancer l’industrie, davantage de centrales à charbon ont fermé sous sa présidence qu’au cours du second mandat de son prédécesseur Barack Obama.
Et, lois du marché obligent, la production et la consommation d’énergies renouvelables ont battu des records dans le pays en 2019.
Le gaz naturel compte toujours malgré tout pour plus d’un tiers de la production énergétique américaine avec l’essor de la fracturation hydraulique.
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