Avec des espaces artificialisés de plus en plus étendus, les espèces qui ont besoin d’un grand espace vital sont défavorisée. Depuis une vingtaine d’années, les spécialistes de la conservation de la biodiversité ont constaté les effets pernicieux du découpage des habitats.
On a donc émis l’hypothèse que des corridors de forêts ou de milieux riverains pourraient aider aux espèces les plus fragiles à se déplacer entre des aires protégées pour satisfaire leurs besoins vitaux. Cette hypothèse revêt une importance particulière dans une période de réchauffement climatique où les espèces doivent se déplacer pour trouver des conditions plus favorables. Un peu partout dans le monde, on a appliqué cette approche, mais une étude réalisée sur 18 années d’observations en Caroline du Sud en a récemment montré le bien-fondé. (Elle a été publiée dans la revue Science le 26 septembre 2019.)
En comparant des parcelles d’un hectare reliées par des corridors linéaires avec des habitats comparables isolés situés dans le même secteur, les chercheurs ont pu constater que la richesse floristique était 14 % plus grande dans les habitats connectés. Après dix-huit ans, vingt-quatre espèces de plantes supplémentaires pouvaient être trouvées dans ces derniers. Les corridors sont une voie privilégiée dans laquelle les oiseaux transportent des graines qu’ils défèquent en chemin. Les papillons et autres pollinisateurs suivent les plantes qu’ils fécondent, ce qui produit de nouvelles graines. Chacun trouve à se ravitailler, aidant ainsi à maintenir la composition spécifique entre les parcelles.
Les corridors de conservation sont généralement des espaces boisés ou naturalisés qui permettent la migration ou le transit des espèces animales et végétales. Les corridors de biodiversité occupent relativement peu de superficie et ils peuvent être une solution de cohabitation dans les régions densément peuplées. Ils sont probablement plus faciles à implanter et plus efficaces que de grandes superficies d’aires protégées d’un seul tenant dans des zones où l’activité humaine est prédominante.
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